Comptabilité : Amortissement
En comptabilité, l'amortissement est un constat de la dépréciation de la valeur d’un actif immobilisé, au terme d’une opération consistant à répartir dans le temps le coût de cet élément. L’amortissement comptable prend en compte la perte de valeur subie au cours d’une période donnée par un bien de production durable (une machine, par exemple) du fait de l’usure variant en fonction du degré d’utilisation et de l’obsolescence. Concrètement, une entreprise, qui vient d’acheter une machine au prix de 300 000 DHS, va inclure une partie du coût d’acquisition de ce matériel dans le prix de vente des biens produits grâce à l’utilisation de cette nouvelle machine. Si elle a prévu de l’utiliser pendant cinq ans pour produire 600 000 unités de produits, elle va répartir le coût d’achat sur l’ensemble de cette production. Chaque unité produite aura ainsi un prix de revient incorporant une part de financement de l’achat, soit 50 centimes. Au terme de la période de production, le total de ces sommes permettra à l’entreprise l’achat d’une autre machine (identique ou plus performante). L’amortissement permet ainsi de provisionner des ressources pour financer le renouvellement des équipements usés ou obsolètes. Il mesure aussi la dépréciation du capital fixe, c’est-à-dire la diminution de la capacité productive d’un équipement. Pour autant, cette dépréciation calculée par l’amortissement ne permet pas de connaître la modification de la valeur marchande réelle des actifs concernés car l’amortissement comptable peut différer de l’amortissement économique. Cette dernière notion mesure la perte de valeur entre le moment de l’acquisition du bien et sa revente. Supposons qu’une entreprise achète une machine 100 DHS et qu’elle applique un taux d’amortissement de 20% par an. En fin d’année, cette machine vaudra 80 DHS — c’est-à-dire sa valeur d’achat (100 DHS) moins 20 DHS au titre de l’amortissement —. Si cette machine est revendue 65 DHS, la perte de valeur économique est supérieure à celle résultant du seul calcul comptable au titre de l’amortissement. La différence entre le coût d’acquisition et le cumul des amortissements donne par différence la valeur nette comptable du bien qui, nous venons de le voir, peut-être différente de sa valeur réelle. Dans le bilan d’une entreprise, les amortissements représentent une charge inscrite dans le compte de résultat sous le nom de « dotation aux amortissements ». Contrairement aux autres charges (dont les salaires), il ne s’agit pas d’une dépense réelle de l’entreprise. La charge correspondant à chaque dépréciation périodique est simplement une pratique comptable qui permet de diminuer le bénéfice imposable. Plusieurs méthodes sont utilisées pour le calcul de l’amortissement. - La plus courante est la méthode dite « linéaire », dans laquelle le taux d’amortissement est constant pendant la durée d’utilisation de l’actif immobilisé. Par exemple, un taux d’amortissement de 20% appliqué pendant une durée de cinq ans. Lorsque l’utilisation d’une immobilisation n’est pas constante dans le temps, une autre méthode appelée « méthode de l’unité de service rendu » ou « méthode de l’unité de production » est utilisée. Dans ce cas, le montant de l’amortissement est déduit du coût de l’actif et le restant divisé par le nombre d’unités (par exemple, le nombre de kilomètres parcourus ou le nombre de tonnes transportées dans le cas d’un camion, la production effective dans le cas d’une machine) prévues pour la durée de vie de l’actif. La dépréciation des actifs s’exprime alors en unités produites ou en unités de service rendu.
- La méthode de l’amortissement dégressif consiste, quant à elle, à appliquer, la (ou les) première(s) année(s) d’utilisation de l’élément actif, un taux d’amortissement plus important que les autres années. Cette méthode est plus conforme à la réalité économique de l’entreprise, puisqu’il est courant qu’un bien se déprécie rapidement lors de sa mise en service.
- Il existe enfin une méthode dite d’amortissement exceptionnel applicable à certains éléments d’actifs coûteux (les bâtiments, par exemple) pour laquelle l’entreprise est autorisée à provisionner un amortissement égal à la moitié du coût d’acquisition de cet élément.
Quel que soit le mode de calcul retenu, les entreprises sont tenues de respecter les règles fiscales relatives à la durée et aux taux d’amortissement. En comptabilité nationale, l’amortissement est défini comme une consommation de capital fixe. Cet amortissement ne doit pas être confondu avec l’amortissement financier qui désigne le remboursement d’un capital ou d’une dette. Pour plus d'informations, cliquez sur le lien suivant : Logiciel de comptabilité Khabir avec module de Gestion des amortissements |